Il y a deux mois, Metron a publié son 39e cahier thématique intitulé «2° C, Climat – un défi pour l’aménagement du territoire». Nous nous penchons à présent à nouveau sur la question du climat. En ouverture de notre deuxième saison de podcasts, Ben Pohl et Pascal Angehrn, spécialistes de la réaffectation et de la transformation, plaident pour une utilisation de l’existant.
Pour débuter la deuxième saison de notre podcast, Metron rencontre Ben Pohl de Denkstatt sàrl et Pascal Angehrn de Baubüro in situ dans les anciens bâtiments des CFF. C’est là que le site Werkstadt Zürich voit le jour depuis 2018. Les entreprises partenaires Baubüro in situ, Denkstatt et Zirkular y ont installé leurs bureaux. Elles donnent ainsi l’exemple de ce qu’elles visent dans leur travail, à savoir la reconversion et le développement de bâtiments existants.
Désapprendre la démolition
Une chose est sûre pour Denkstatt sàrl et Baubüro in situ: le monde est déjà bâti. Selon eux, il s’agit maintenant de travailler avec ce qui existe déjà, car la clé d’un secteur de la construction plus durable réside dans la reconversion et le développement des bâtiments existants. Le secteur de la construction doit désapprendre à démolir. Dans leur texte « Die gute Nachricht: Die Welt ist gebaut. » (que l’on pourrait traduire par « La bonne nouvelle: le monde est déjà bâti! »), les auteur·trice·s donnent des pistes sur la manière d’y parvenir. Metron s’est penché à nouveau sur cette question dans ce nouveau podcast et souhaite savoir quels garde-fous doivent être mis en place pour que les architectes puissent continuer à développer l’existant.
Préserver l’utilisation
Pascal Angehrn et Ben Pohl soulignent que l’architecture doit servir à l’utilisation. La préservation de l’utilisation est donc le sujet central. Dès lors, elle doit être intégrée dans les instruments d’aménagement du territoire, à l’instar de la conservation des monuments historiques. Il s’agit, d’une part, d’apporter la preuve que les options de développement d’un bâtiment, ou de certaines de ses parties, ont été effectivement examinées de manière professionnelle, par exemple lors du développement d’un site. D’autre part, les instruments existants doivent être assouplis de manière à permettre la conservation du bâti existant. Ben Pohl cite l’exemple des alignements de construction: il n’est pas rare qu’ils négligent les bâtiments existants, qu’ils les traversent parfois et qu’ils empêchent ainsi leur conservation. Le fait d’apporter un ajout dans les instruments d’aménagement du territoire permet de fixer les alignements de construction selon le plan en cas de nouvelle construction et selon l’existant en cas de conservation, et ainsi de faire une grande différence.
Apprendre à lire la carte aux trésors
Reconnaître ce qui est déjà présent dans un lieu demande du temps. Celui qui prend ce temps peut trouver des trésors inattendus dans l’existant. Il s’agit de regarder, d’écouter et de remettre en question les idées reçues sur les exigences d’utilisation. Denkstatt sàrl, Baubüro in situ et leurs bureaux partenaires s’immiscent dans ce débat de société. Leur texte complet « Die gute Nachricht: Die Welt ist gebaut.» se trouve sur le site Internet diegutenachricht.ch, mais n’est disponible qu’en allemand. Une version courte de ce texte a été publiée dans le 39e cahier thématique de Metron (p. 14 ss.), qui a été traduit en français.
Vous pouvez écouter le podcast « Die gute Nachricht: Die Welt ist gebaut.» (uniquement en allemand) sur cette page, sur Apple Podcasts et sur Spotify.
